25 JANUARY 1 FEBRUARY 2026

BRUSSELS EXPO | HEYSEL

DÉTAILS DE L'IMAGE


Harold t’Kint de Roodenbeke

Englebert Van Anderlecht (Brussels, 1918-1961)
Rome 1, 1960
Oil on canvas
150 x 122 cm
Signed, dated and titled on the reverse
Inventory number 664 on the reverse
Provenance: private collection, Brussels
Literature: Serge Goyens de Heusch, Englebert Van Anderlecht, Mercator, 1998, ill. p. 207; Englebert Van Anderlecht, exhibition catalogue, MRBAB, Brussels, 1990, ill. n° 79
Exhibitions: Galerij M.A.S. Astene, march-april 1969; Museum van Deinze, Englebert Van Anderlecht, March-May 1990; MRBAB, Englebert Van Anderlecht, Brussels, 1990

Dans l’ombre de la guerre et de l’après-guerre, Englebert Van Anderlecht débute sa carrière d’artiste au début des années 40 soit en plein conflit mondial. A la sortie de ce drame, la « jeune peinture belge » regroupe une série d’artistes en pleine euphorie, le style est coloré et optimiste, une forme de renaissance pour oublier et repartir vers de nouveaux horizons.
La fin des années 40 marque la volonté de recréer de nouvelles règles ou plutôt de souligner qu’il, n’y a plus de règle, seule la créativité importe et doit primer sur toute forme d’académisme. Englebert Van Anderlecht tend ainsi vers l’abstraction dès la fin des années 40 et définitivement au milieu des années 50. Sa palette se renforce, les tons sont plus denses et il adhère à une forme d’expressionnisme abstrait.

Cette forme de peinture reflète une volonté mondiale de rupture et d’émancipation. Aux Etats-Unis, le ton est donné avec Jackson Pollock et Franz Kline, du gestuel à l’expressionnisme abstrait. En France, une nouvelle génération apparait avec Nicolas de Stael, Pierre Soulages, Simon Hantai ou Judith Reigl. La Belgique n’est pas en reste avec Antoine Mortier et Englebert Van Anderlecht, le plus engagé dans la voie de l’expressionnisme libre ou abstrait.

« Je pense qu’il est essentiel qu’il se trouve des hommes qui n’acceptent pas les règles établies et qui ne croient pas que la vérité soit une fois pour toute ce qu’ont décidé quelques directeurs de conscience, que la vie n’est pas la somme des découvertes faites jusqu’ici. J’y vois un gage de liberté. Nous croyons que tout reste encore à faire, que notre terre est jeune, que nous ne sommes pas des vieillards ayant sombré dans la routine et que le merveilleux nous attend demain. »
Texte de Englebert Van Anderlecht, 1960

Dans ce contexte, la grande et présente toile, Rome I, s’inscrit dans la période de maturité et de reconnaissance de cet artiste décédé prématurément en 1961 à l’âge de 43 ans. Le pinceau ou la brosse semblent virevolter sur la toile comme un ballet. Les tons sont profonds, intenses, appliqués avec une force et une énergie palpables tandis que le résultat final éclabousse l’espace. L’œuvre prend alors toute sa dimension et envahit la surface avec une puissance inégalée. Une des meilleures œuvres de cet artiste fondamental de la peinture belge.