
Ingert - Jean-Luc Jehan, Du spirituel dans l'arbre

29/04/2025
JEAN-LUC JEHAN | Du spirituel dans l'arbre I 29 Avril - 6 Juin 2025
46 rue Madame, 75006 Paris, France
ingert.fr
Il y a quelque chose dans le travail de Jean-Luc Jehan (né en 1956) qui attire, et intrigue. Comme un geste issu d’un mouvement plus ample ou plus invisible, qui pourrait être la formation d’un nuage ou d’une galaxie, un élément qui se dilate et tournoie, et embrume chaque œuvre dans l’épaisseur d’un mystère. On sent que des questionnements sont à l’œuvre, qui s’interrogent patiemment et sans prétention, sur le monde, sur le temps, sur l’histoire. Pendant toute une première période, Jean-Luc Jehan a construit et représenté des prototypes de machines volantes, « objets satellitaires » (comme il les nomme) inspirés des projets de Léonard de Vinci et de l’aéronautique du XIXe siècle. Machines volantes ou, plutôt, ailées, car l’artiste met le plus grand soin, à chaque fois, à faire en sorte qu’elles ne puissent justement pas voler, que quelque chose, toujours, dysfonctionne. Il s’agit, dirait-on, d’être sûr que même avec les plus grandes ailes, avec le plus grand zèle, elles ne puissent parcourir d’autres cieux que ceux de l’imaginaire ou de la pensée. Si les machines, par la suite, disparaissent, les cieux demeurent, espace fluide et aérien qui forme comme le fond commun à toutes les œuvres, leur lieu de déploiement et d’apparition.
Vient ensuite l’adoption d’une nouvelle technique, décisive, dérivée de l’effet du pigment ponctuant le papier : pour faire écho à ces taches minuscules, qui introduisent le microscopique dans ces représentations d’infinités, Jean-Luc Jehan en vient à ne dessiner plus qu’avec des points, apposés à l’aide de stylos à encre tubulaires dont la pointe va de 0,10 à 0,25 millimètres. Désormais, tout part du point, parfois étiré en une amorce de trait ; tout se forme point par point, par les milliers de points déposés l’un après l’autre sur la surface de la feuille, répétés, multipliés, concentrés, dispersés. Innumérable agrégation d’opérations minimes. Entre les points, le blanc du papier laissé en réserve, et, par moments, l’éclat presque imperceptible d’un copeau de feuille d’or. Anges, arbres, montagnes, cavaliers : ces figures sont, pour la plupart, empruntées à des peintures de la Renaissance italienne, qui, dit l’artiste, « fait fond » dans tout son travail, l’habite constamment. Elles évoquent et invoquent une autre époque, un autre temps.
IngertVient ensuite l’adoption d’une nouvelle technique, décisive, dérivée de l’effet du pigment ponctuant le papier : pour faire écho à ces taches minuscules, qui introduisent le microscopique dans ces représentations d’infinités, Jean-Luc Jehan en vient à ne dessiner plus qu’avec des points, apposés à l’aide de stylos à encre tubulaires dont la pointe va de 0,10 à 0,25 millimètres. Désormais, tout part du point, parfois étiré en une amorce de trait ; tout se forme point par point, par les milliers de points déposés l’un après l’autre sur la surface de la feuille, répétés, multipliés, concentrés, dispersés. Innumérable agrégation d’opérations minimes. Entre les points, le blanc du papier laissé en réserve, et, par moments, l’éclat presque imperceptible d’un copeau de feuille d’or. Anges, arbres, montagnes, cavaliers : ces figures sont, pour la plupart, empruntées à des peintures de la Renaissance italienne, qui, dit l’artiste, « fait fond » dans tout son travail, l’habite constamment. Elles évoquent et invoquent une autre époque, un autre temps.
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